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Certains élèves peuvent avoir des difficultés de comportements, des comportements inadaptés et perturbateurs qui s’inscrivent dans un apprentissage social en cours et qui se socialiseront au fil du temps, grâce à une action pédagogique et éducative adaptée.
La situation est très différente avec des élèves qui ont des troubles du comportement et de la conduite , qui constituent un véritable handicap pour la scolarisation, diagnostiqués par un médecin et qui peut amener les parents à déposer un dossier à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Les troubles du comportement peuvent aussi être associés à d’autres troubles (autisme, dyslexie, trouble des apprentissages, déficience intellectuelle…)
Ces comportements peuvent engendrer des difficultés aux thérapeutes, éducateurs, pédagogues, juges, familles. Ce sont des comportements qui dérangent, qui perturbent la classe, qui génèrent de l’agressivité, voire de la peur.
Ces comportements-problèmes paraissent en augmentation et concernent des enfants de plus en plus jeunes (parfois dès la petite section) avec une prévalence importante pour les garçons.
Des recherches canadiennes ont découvert qu’un manque d’habiletés sociales affectait considérablement le développement affectif, cognitif et moral de ces enfants.
On note souvent des lacunes importantes sur plusieurs plans : une faible estime de soi, une peur de l’échec, une peur d’apprendre, un rapport difficile à l’autorité et à la recherche de plaisir immédiat, un rapport perturbé à la temporalité, une faible empathie.
On observe également une influence très faible, voire nulle, des sanctions et des menaces.
Pour décrire les manifestations, on parle souvent d’agressivité, de tendance à la manipulation, de difficile contrôle des émotions, d’instabilité extrême, d’actes de destruction qui résistent aux rappels, à l’injonction, au changement de méthode ou d’interlocuteur.
- Une quête existentielle, une détresse affective ; leur passé est souvent empli de situations de ruptures (changement de lieu, de famille, abandon, décès…) et les rend méfiants. Dans un souci d’autoprotection, ils vont tester la capacité de l’adulte à les aimer. Ils testent les limites tout en recherchant un cadre structurant pour se rassurer.
- Un contrôle difficile des émotions et une instabilité extrême : les sentiments, les affects (envie, peur, colère, angoisse…) les envahissent et perturbent leur mode relationnel. Ne pouvant mettre en mots leurs émotions, ils explosent (colère, violence, agressivité, injures, bouderies…) ou se replient dépassés par leurs peurs (phobies, obsessions,…). Ils ne peuvent retenir leurs pulsions.
- Une faible estime de soi ; si l’élève réussit, il attribue cela à de la chance. Les exigences d’effort de l’apprentissage des relations sociales et de l’apprentissage scolaire sont insupportables pour lui, émotionnellement. L’acte d’apprendre suppose de passer par des phases d’incertitude, de dépendre parfois d’une aide extérieure. Il ne supporte pas de ne pas réussir. Pour éviter des situations, il s’agite, a des attitudes de provocation, de fuite devant tout travail intellectuel.
- Provocation, opposition ; besoin de dominer, de détruire, de nier l’autre et ses droits. Il ne respecte pas les formes d’autorité. Le rapport à la loi, à l’autorité est perturbé car il supporte mal la frustration.
- Un rapport perturbé au temps et à l’espace ; les moments se juxtaposent mais l’élève fait mal le lien entre les différents temps. Il anticipe mal sur ce qui va se passer après. Il vit dans le présent. Cela peut être comme si le passé et le futur n’existaient pas. Il a souvent des difficultés de mémorisation. Une recherche de plaisir immédiat, une intolérance à la frustration ; ils sont dans le tout ou rien. Ils ont des difficultés à différer, à se projeter. Or cette capacité à différer est nécessaire pour beaucoup d’apprentissages (le temps nécessaire à l’apprentissage de la lecture renvoie à plus tard le plaisir de lire).
Un enfant à besoin particulier peut présenter des problèmes de discipline. Ils ne sont pas nécessairement liés à un manque d’effort de l’élève et/ou à une carence éducative de la famille, mais il s’agit bien de difficultés particulières dont l’élève est la première « victime ».
Une rigidification du cadre institutionnel, la multiplication des menaces, des interdits, des sanctions et des exclusions, risquerait d’installer une aggravation des symptômes.
À l’inverse une acceptation de la différence comportementale, dans les limites du respect de l’intégrité physique de l’élève et d’autrui et du respect du matériel, peut aider à la gestion de la difficulté.
C’est en gardant en tête que ces enfants et adolescents sont dans une situation de handicap qui les dépasse que l’enseignant(e) arrivera, certes difficilement, à maintenir avec eux une relation positive et bienveillante.